BIO-CYCLES
- nacoruiz
- 26 oct.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 6 jours
Dans un monde de plus en plus déconnecté des rythmes naturels, notre corps et notre esprit cherchent inconsciemment les signaux qui guidaient autrefois la vie.
Ce texte est une invitation à retrouver la partition que la nature joue encore, et à réentendre le pouls qui nous relie au Soleil, aux saisons et au mouvement essentiel de la vie.
La partition de la vie

Lumière–obscurité, froid–chaleur, humide–sec…voici quelques exemples de variations physiques qui ont conditionné —et qui continuent de conditionner— le comportement biologique des organismes sur notre planète.
Il est fascinant d’observer la capacité des êtres vivants à s’adapter aux circonstances de chaque période saisonnière, mais il l’est encore plus de comprendre que, derrière cette aptitude adaptative, se cache une dépendance totale envers les lois naturelles.
Notre information génétique attend que les changements se produisent pour pouvoir s’exprimer et poursuivre la résonance du message transmis au fil du temps.
La vie est un exemple de persistance de la transmission d’information face aux changements et aux événements physiques de notre planète.
S’exposer et se livrer un peu plus à l’environnement naturel, à chaque étape du cycle saisonnier, reviendrait à offrir à un musicien la partition dont il a besoin pour jouer en harmonie avec l’orchestre. Cette métaphore s’applique à tous les êtres vivants : lorsqu’ils perçoivent la réalité physique de la saison en cours, ils peuvent lire ce que dicte le moment environnemental et répondre de façon cohérente et harmonieuse.
Ces réponses génèrent des comportements biodynamiques qui entretiennent une relation symbiotique entre les espèces, toutes en résonance avec le rythme physique de l’univers.Les saisons changent, la vie change… et il serait dangereux de perdre le fil de cette information que nous devrions recevoir à chaque phase du cycle annuel.
Le prix du confort moderne
La vie de confort dans laquelle nous nous sommes engagés, bien que plaisante en apparence, nous empêche de lire cette partition que le musicien a besoin de voir pour jouer sa symphonie.On estime que nous passons environ 90 % de notre journée à l’intérieur : nous respirons un air stagnant, et la lumière du Soleil nous touche à peine. Cette déconnexion est connue en science sous le nom de « miss-match évolutif » : un désalignement entre l’environnement pour lequel nous avons été façonnés et celui dans lequel nous vivons.
Champs électromagnétiques non natifs, air et eau pollués, alimentation artificielle, perte de contact avec la nature, habitudes de vie désynchronisées…Tous ces perturbateurs biologiques nous submergent fonctionnellement, et même si notre organisme tente de s’adapter, cette situation nouvelle exige un prix : les maladies de la vie moderne, ou maladies de civilisation.
La nécessité d’une resynchronisation biorhythmique devient évidente. À mesure que nous nous éloignons des signaux naturels, notre capacité innée de lecture se désintègre, et avec elle, la possibilité de répondre de manière cohérente aux conditions de l’environnement.
Le langage secret des cycles
Ce langage de l’adaptation n’est pas réservé aux animaux. En 1729, le physicien français Jacques d’Ortous de Mairan observa que le mimosa « savait » quand il faisait jour (feuilles ouvertes) et quand il faisait nuit (feuilles fermées), même lorsqu’il était enfermé dans une boîte hermétique sans lumière.Cette plante ne répondait donc pas directement au Soleil, mais à une horloge biologique interne. Nous savons aujourd’hui que la plupart des êtres vivants possèdent leur propre rythme circadien.

Le pouls solaire
Si l’on parle de la principale source d’énergie —le Soleil—, on observe que les saisons se divisent en deux grandes phases, déterminées par l’inclinaison de l’axe terrestre et sa position par rapport à l’astre: le passage de solstice à solstice, en traversant les équinoxes.
On distingue ainsi :
Une phase d’augmentation énergétique : du 21 décembre (solstice d’hiver) au 21 juin (solstice d’été).
Une phase de déclin énergétique : du 21 juin au 21 décembre.
Sous nos latitudes, la période la plus énergique correspond à l’été, et la plus calme à l’hiver. En simplifiant, et parallèlement aux cycles jour–nuit, la vie et ses rythmes se résument à cette alternance de flux énergétique : expansion et contraction.
Pendant l’été, nous dormons moins et recherchons davantage les interactions sociales ; durant l’hiver, le corps aspire au repos et au recueillement.

Réapprendre à lire la nature
Un autre exemple de ces biocycles saisonniers est la variation de certaines vitamines et hormones dans le sang. La vitamine D, essentielle à notre équilibre, est synthétisée par la peau grâce au rayonnement UVB, qui n’agit de manière significative que lorsque le Soleil frappe la Terre avec un angle supérieur à 35°.
Ainsi, se rapprocher de la nature et s’exposer davantage à la lumière du Soleil sont des actes de rééducation biologique. Ils permettent à l’organisme de reconnaître et d’interpréter plus fidèlement les signaux qui le resynchronisent avec la Terre, nous ramenant à un état d’harmonie et de réconciliation avec la nature.
Épilogue : réaccorder nos instruments
Retrouver la lecture de la partition naturelle ne signifie pas revenir au passé. Cela signifie se souvenir du langage par lequel la vie s’exprime. Chaque lever de Soleil, chaque changement de saison, chaque respiration à l’air libre sont des notes d’une même mélodie. Et nous, musiciens dans l’orchestre du monde, avons la possibilité de réaccorder nos instruments au rythme du Soleil.




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